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mercredi 30 avril 2014

Visite d'un faucon pèlerin à l'Échangeur Turcot

La période de nidification du faucon pèlerin est propice aux visites d'autres faucons pèlerins. Cela s'était déjà vu les années passées à l'Échangeur Turcot et à l'Université de Montréal. Et cette saison j'avais déjà observé une telle visite au nid de l'Université de Montréal et à celui de l'incinérateur des Carrières.

Le film des évènements
Voilà comment ça s'est passé aujourd'hui à l'Échangeur Turcot.
À 13h04, Algo (le mâle) est sorti du nid, remplacé par Polly (la femelle). Il est allé se percher pendant quelques minutes sur un poteau en face de Muzo, avant de disparaitre.
À 13h24, je le vois revenir se percher sur un poteau, situé cette fois-ci en direction de l'écluse. Un autre faucon pèlerin tournait dans le ciel au-dessus de lui. Excepté une brève communication de l'un des faucons, on n'entendait rien. Après quelques minutes, le visiteur a disparu derrière le centre Gadbois, sans avoir jamais tenter de se poser. Algo n'a rien fait d'autre que de le suivre du regard.


Algo surveille l'intrus(e)

L'intrus(e)

Une violente bataille il y a quelques semaines ?
Coïncidence, je venais justement de parler avec un passant, qui avait braqué ses jumelles vers le nid et vers un perchoir utilisé par les faucons (tout cela pour dire qu'il semblait les connaitre un peu). Il m'a raconté avoir vu une bataille impliquant 2 faucons pèlerins, une femelle et un mâle, il y a environ 3 semaines -1 mois. Un des faucons y aurait laissé des plumes, qui auraient été recueillis par un de ses amis autochtones. Il a désigné un endroit situé en contrebas de la piste cyclable, sous le pont auto-routier, comme étant l'endroit où les plumes auraient été recueillis.

Quoi penser de cela ? D'abord, ce serait la première fois à ma connaissance qu'un faucon pèlerin serait blessé lors d'une bataille à l'Échangeur Turcot (ou à tout autre site où j'observe des faucons pèlerins). En discutant avec lui, il m'a semblé qu'il est arrivé à la conclusion que les deux oiseaux étaient des faucons pèlerins puisque deux faucons pèlerins habitaient là. C'était certainement le cas pour au moins un des oiseaux, mais qu'en est-il de l'autre ? L'autre oiseau était plus petit, ce qui lui a fait penser que c'était un mâle. Il a aussi fait allusion à la vitesse de l'action. Se pourrait-il que la crécerelle d'Amérique ou le faucon émerillon (photographié le 23 mars) ait passé un mauvais quart d'heure ? Ces deux espèces de faucon sont en effet plus petites que le faucon pèlerin.



vendredi 25 avril 2014

Présence probable d'oeuf(s) à l'incinérateur des Carrières

Mes observations d'hier et d'aujourd'hui vont toutes dans la même direction: l'espace entre la cheminée Est et la bâtisse est maintenant occupé en quasi-permanence par un des 2 faucons pèlerins. À défaut d'avoir une vue directe sur le nid, c'est le meilleur indice que l'on puisse avoir de la présence d'au moins un œuf.

Parfois il vaut mieux ne pas avoir de certitude
Ce site a une particularité un peu inquiétante pour la suite: il semble qu'il soit relativement facile d'accéder (illégalement) au toit de la bâtisse et d'arriver juste au-dessus du nid. NE FAITES PAS CA!!! Certes on saurait avec certitude s'il y a des œufs ou pas, mais il est très probable que cela conduirait à un abandon du nid par les parents (et je ne parle même pas des risques d'être attaqué par un faucon pèlerin furieux!). Un abandon du nid serait très regrettable puisque la situation du faucon pèlerin est toujours considérée comme préoccupante au Québec, après que l'espèce ait frôlé la disparition pure et simple dans les années 1970. Mais plus égoïstement, une telle action risquerait de nous priver de magnifiques spectacles au début de l'été (cette année et probablement les années à venir) lorsque les jeunes sortiront du nid et recevront leurs premières leçons de chasse!

Comme le faucon pèlerin a le statut d'"espèce vulnérable" au Québec, la loi prévoit une protection particulière pour les sites de nidification. Par conséquent, tout dérangement humain devrait être rapporté à un agent de la faune aux coordonnées suivantes:
  • par téléphone au 1 800 463-21911 800 463-2191
  • ou par courriel à centralesos@mrn.gouv.qc.ca

Où est le nid ?
Le nid est situé quelque part entre la cheminée Est et la bâtisse. La photo ci-dessous montre approximativement les 2 entrées du nid.

Richard Dupuis a une excellente photo de l'entrée Est, vue de profil.

Dernière remarque: il y a un nid fait de branches sur une des petites plateformes de la cheminée Est. Ce nid aurait pu être utilisé par les faucons pèlerins (ils l'ont d'ailleurs visité à plusieurs reprises), mais ce ne sont pas les faucons pèlerins qui l'ont construit. Il s'agit plutôt d'un ancien nid de corbeaux ou de corneilles. En fait les faucons pèlerins ne construisent pas de nid à proprement parler. Tout au plus, lorsqu'ils nichent sur une falaise, ils vont créer une sorte de petite cuvette dans le sol pour empêcher les œufs de rouler. 


À quoi doit-on s'attendre maintenant ?
S'il y a effectivement des oeufs, les parents vont évidemment les couver. Concrètement, cela signifie que pendant les prochaines semaines, les faucons vont être difficiles à voir: un faucon sera au nid, invisible à nos yeux, pendant que l'autre sera perché à proximité ou chassera. De temps à autre les faucons se relaieront, mais il pourra se passer plusieurs heures entre 2 relais. C'est ce que j'appelle la période ennuyeuse: durant cette période on peut s'estimer chanceux si on réussit à voir 1 faucon et il ne fera généralement rien d'autre que d'attendre patiemment que l'autre lui cède sa place au nid!

Cette période ennuyeuse devrait durer un peu plus de 5 semaines: les éclosions ont en effet lieu environ 37 jours après la ponte du 1er œuf (plus techniquement: 33 jours après la ponte du 3ième œuf mais l'écart entre 2 œufs est autour de 55h).

Comment saura-t-on qu'il y a eu éclosion ? Tout simplement par l'arrivée de nourriture au nid pour nourrir les oisillons. Les faucons ne mangent jamais au nid: trop de bactéries dangereuses dans une proie morte pour leur future progéniture! Attention toutefois: il n'est pas rare de voir un faucon apporter une proie au nid pendant la période d'incubation. Mais cette proie devrait en principe être presque immédiatement transportée hors du nid, généralement par l'autre faucon.

Curieusement, la période ennuyeuse dont je parlais tout à l'heure est propice à l'observation de 3 faucons pèlerins simultanément. En effet, parfois un 3ième faucon pèlerin vient voir ce qui se passe. Ce faucon trop curieux est généralement repoussé hors du territoire par les faucons résidents, et il n'est pas rare à cette occasion de voir le faucon qui était au nid délaisser les œufs pendant quelques minutes pour participer à cette opération. C'est apparemment ce qui s'est passé hier matin.


Quelques détails sur mes observations
Hier matin, à 7h38 un faucon a rejoint le nid, apparemment suite à une intervention contre un faucon étranger (voir "un 3ième faucon?" plus bas).
À 7h50 il y a eu un échange (ou bien un aller-retour du partenaire pour s'assurer que tout était ok).
J'ai quitté à 11h sans avoir vu de faucon quitter le nid. Une personne dont j'ai malheureusement oublié le nom et que j'ai revu en soirée m'a indiqué avoir vu un échange après mon départ.

En après-midi j'ai assisté à un accouplement sur le perchoir de la cheminée Ouest. Le mâle venait du nid. Comme je filmais en continu la cheminée derrière laquelle se trouve le nid, je peux affirmer que cela faisait au moins 41 minutes que le mâle s'y trouvait, mais il était là certainement bien avant mon arrivée. La femelle a ensuite pris sa place au nid. Je suis resté encore 10 minutes puis je suis parti. La vidéo ci-dessous montre cet échange.


Le soir un faucon est sorti du nid au moment où j'arrivais. Il était alors 17h50. À 18h27 un faucon arrive au nid en transportant une proie. Il est suivi moins de 1 minute plus tard par un 2ième faucon. Le nid était donc inoccupé pendant 37mn pendant que les faucons chassaient. À ce stade-ci, ceci n'est pas considéré comme anormal puisque les faucons pèlerins sont supposés commencer véritablement à couver seulement à partir du 3ième œuf. Ce qui était un peu plus alarmant (pour l'hypothèse de la présence d'un œuf), c'est que les faucons semblaient avoir festoyé au nid. En effet, ni moi ni la personne qui était avec moi n'avons vu un faucon quitter. Mais en examinant la vidéo (je filmais à nouveau en continu la cheminée Est)  il est apparu qu'un faucon est ressorti pratiquement aussitôt (1 minute après l'arrivée du 1er faucon) par l'entrée Est du nid, et il est très vraisemblable qu'il transportait la proie.

Finalement, ce matin j'ai pris un petit coup au moral en voyant un faucon arriver au nid mais aucun n'en ressortir (ce qui suggérait que le nid était inoccupé). Mais à nouveau j'ai été sauvé par la vidéo. Il y a bien eu un faucon qui est ressorti. Ouf!


Un 3ième faucon pèlerin?
Ça s'est passé peu après mon arrivée hier  matin. Un faucon pèlerin s'est posé en haut de la cheminée Ouest. Deux minutes plus tard, un autre faucon arrive et se pose à côté de lui, ce qui a pour effet de faire décoller le premier faucon. Ce dernier est allé se poser plus bas où il a commencé à manger! C'est là que les choses ont commencé à devenir bizarre. Il y a eu une intense communication mais les cris ne semblaient pas venir de si haut... Venaient-ils du nid ? J'ai guetté pendant quelques instants la sortie éventuelle d'un faucon de cet endroit (si cela avait été le cas, j'aurais vu 3 faucons simultanément) mais comme il ne se passait rien j'ai reporté mon attention sur le faucon pèlerin potentiellement étranger qui était toujours  au sommet de la cheminée Ouest. Devant les réclamations qui continuaient il a fini par partir de lui-même dans une direction légèrement à gauche de la voie ferrée quand on regarde en direction de la station de métro Rosemont (il faudra un jour que je pense à emmener une boussole!). Parti de lui-même oui, mais suivi de près par un autre faucon. Or ce faucon me semblait venir du nid... (malheureusement je ne filmais pas encore en continu à ce moment-là, donc aucune certitude). Le faucon poursuivant a rapidement abandonné la poursuite et est revenu vers l'incinérateur. Puis il a changé d'avis et est reparti dans la direction où le faucon avait disparu. Un peu plus tard j'ai vu un faucon rejoindre le nid alors que l'autre était toujours en train de manger.

Vers 9h le même jour j'ai vu à 2 reprises un faucon pèlerin survoler le site (mais sans se poser) pendant qu'un autre faucon était visible sur une cheminée. Or je suis persuadé qu'un faucon se trouvait au nid à ce moment-là.

samedi 19 avril 2014

Les faucons de l'église Saint-Esprit-de-Rosemont (2): la crécerelle d'Amérique

Dans mon précédent billet, j'ai parlé du faucon pèlerin qui utilise occasionnellement l'église Saint-Esprit-de-Rosemont comme perchoir et j'ai mentionné que mes tentatives de l'observer m'avait permis de découvrir que l'église accueillait également une crécerelle d'Amérique. C'est de cette dernière que je vais parler dans ce billet.

Première observation le 31 janvier 2014
J'attendais le bus après une tentative infructueuse d'observer le faucon pèlerin lorsque j'ai remarqué un oiseau posé sur un pignon de l'église. L'oiseau hochait la queue, comme s'il avait de la difficulté à garder son équilibre (j'ai appris depuis que c'est une des caractéristiques de la crécerelle d'Amérique). À première vue il semblait s'agir d'un merle ou d'un étourneau, je n'ai donc pas ressorti mon appareil photo. Une décision que j'ai regretté lorsqu'il s'est envolé puisque son vol ressemblait étrangement à celui d'un faucon..

Identification de l'oiseau et mystère
Intrigué par cette observation je suis revenu le sur-lendemain. Cette fois j'ai réussi à photographier l'oiseau. Bien que de mauvaise qualité ces photos m'ont permis d'identifier l'oiseau comme une crécerelle d'Amérique. L'oiseau a fini par s'envoler de son perchoir sur le toit de l'église, a fait un petit tour et s'est dirigé à nouveau vers l'église. Et là, mystère: il a subitement disparu!

La solution du mystère
Lors de ma visite suivante, j'ai délibérément choisi de ne pas tenter de le photographier/filmer pour me concentrer entièrement sur ce qui allait se passer quand il s'envolera. Mais même en faisant attention, cela continuait à ressembler à un tour de magie: l'oiseau semblait tout simplement disparaitre dans l'église! Voyez plutôt:

Lorsque je l'ai filmée, à la mi-mars, la crécerelle rejoignait son abri environ une heure avant le coucher du soleil. Contrairement au faucon pèlerin, c'est une habituée de l'église: elle semble être là tous les jours. Lors d'un de mes rares passages en milieu de journée, elle était d'ailleurs visible sur l'église.

Quelques photos pour finir (voir aussi l'album consacré aux faucons de la rue Masson):



Voir aussi

Les faucons de l'église Saint-Esprit-de-Rosemont (1): le faucon pèlerin

Depuis l'été 2012, un faucon pèlerin est observé de temps à autre sur le clocher de l'église Saint-Esprit-de-Rosemont en fin d'après-midi/début de soirée. Merci à Jean-Pierre Labrèche d'avoir signalé ses présences sur la liste ornitho-qc.

Historique
La première mention du faucon pèlerin par Jean-Pierre Labrèche date du 8 août 2012. C'était alors la première fois qu'il le voyait. Le faucon était de retour le lendemain. D'autres mentions d'observations ont été faites pour les dates du 16 et 17 octobre 2012, du 11 décembre 2013 et du 6 janvier 2014.

Depuis la fin décembre 2013 j'ai fait plusieurs visites pour voir le faucon pèlerin et tenter d'en savoir plus sur lui. La plupart de mes tentatives ont été infructueuses mais j'ai quand même réussi à l'observer 2 fois.
  
24 janvier 2014
Je l'ai observé entre 16h et 17h sur le côté du clocher donnant sur la 6ième avenue. Le froid (-30C) ne m'incitait pas à rester plus longtemps!



4 mars 2014
Ma deuxième observation date du 4 mars, alors qu'il neigeait. Il était cette fois-ci perché sur la façade du clocher donnant sur la rue Masson. Il s'est envolé quelques minutes après le coucher du soleil, approximativement dans l'axe de la 5ième avenue, en direction du fleuve. Malheureusement je me trouvais dans la rue voisine, je n'ai pas pu voir précisément où il allait.

Un repas filmé
Lors d'une de mes présences, un couple est venu me montrer une vidéo filmée dans une ruelle tout proche montrant un oiseau en train de manger le pigeon qu'il venait d'attraper. Pour autant que j'ai pu voir à travers le petit écran de l'appareil photo, il s'agissait bien d'un faucon pèlerin.


Des questions sans réponses
Mes 2 observations n'étaient pas suffisantes pour répondre aux deux principales questions que je me posais: est-il bagué ? Et où dort-il ?

Je doute qu'il dorme à l'endroit où il est perché sur la 1ère photo puisqu'il me semble qu'il y serait trop exposé à une attaque d'un de ses plus dangereux ennemis: le hibou grand-duc.
Le départ du faucon pèlerin lors de ma 2ième observation semble confirmer qu'il ne dort pas sur le perchoir où on le voit en fin de journée, mais je ne peux pas totalement exclure (à cause de la noirceur qui était déjà bien installée) qu'il soit revenu se poser à un autre endroit de l'église.

Finalement une 3ième question est apparue récemment: se pourrait-il que ce faucon pèlerin soit un des deux faucons pèlerins actuellement observés à l'incinérateur des Carrières?  Les deux endroits sont distants de 1.75km. À titre de comparaison, à l'Université de Montréal, un des dortoirs utilisé l'hiver (l'Oratoire Saint-Joseph) se trouve à 1.15km du nichoir et je soupçonne qu'il en existe un autre un peu plus distant.

J'ai provisoirement arrêté mes visites à l'église Saint-Esprit-de-Rosemont mais je recommencerai dès que la présence du faucon pèlerin aura de nouveau été signalée. Si vous le voyez, vous pouvez m'envoyer un courriel à l'adresse falcoUrbanis@blogspot.ca.


Un 2ième faucon à l'église Saint-Esprit-de-Rosemont
En tentant d'observer le faucon pèlerin, j'ai découvert qu'un autre faucon fréquentait l'église, et de façon beaucoup plus assidue que le faucon pèlerin: une crécerelle d'Amérique. J'en parle dans la 2ième partie de ce billet.



dimanche 13 avril 2014

Corneilles vs urubus à l'École Polytechnique de Montréal

Au printemps 2012, alors que je cherchais le nid des faucons pèlerins Roger et Spirit, j'avais remarqué que les urubus fréquentaient l'arrière de l'École Polytechnique de Montréal en début de soirée, allant même s'y percher. Depuis, à chaque printemps, je vais y faire un tour dans l'espoir de prendre de belles photos de ces magnifiques oiseaux.

Mais ce que j'ai vu hier, je ne l'avais jamais vu auparavant: une quinzaine de corneilles attaquant 4 urubus à tête rouge... Jamais je n'avais vu une bataille aérienne impliquant autant d'oiseaux à la fois!

J'ai choisi de publier les vidéos telles quelles, sans montage.

Première vidéo
La première vidéo commence avec 2 urubus qui planent tranquillement. Les premières corneilles sont visibles à 23''. À 53'' le ciel est rempli d'oiseaux. J'en ai dénombré 21 (voir plus bas). Comme il ne semblait y avoir que 4 urubus, cela fait donc au moins 17 corneilles.

La photo suivante montre les 21 oiseaux. La photo est extraite de la vidéo à 53"16.


Une deuxième vidéo
La 2ième vidéo est filmée 7 minutes plus tard. On y voit notamment 1 urubu se faire prendre en chasse par 1 corneille, puis par 2, puis finalement par 6. Pendant ce temps d'autres urubus sont pris en charge par un plus petit nombre de corneilles.

Il n'y avait pas beaucoup de cris. On entendait par moment les corneilles, ainsi qu'une sorte de grognement qui venait sans doute des urubus. Les urubus se contentaient d'effectuer des manœuvres d'évitement: en particulier je n'en ai jamais vu se retourner contre une corneille.

Par moment les urubus s'éloignaient vers le cimetière, mais dès qu'ils revenaient, les corneilles reprenaient leurs attaques.


Urubus aux ailes endommagés ?
Je ne m'y connais pas assez en oiseaux pour savoir à quoi devrait ressembler une aile normale d'urubu, mais au moins 2 urubus avaient des ailes non symétriques, ce qui suggère que les attaques des corneilles ont laissé des traces. Les urubus ne semblaient pas avoir de difficultés à voler cependant.

Quelques autres photos sont visibles dans mon album.

vendredi 11 avril 2014

11 avril 2014: contacts inter-espèce à l'incinérateur des Carrières

Les faucons pèlerins de l'incinérateur des Carrières ont reçu deux importantes visites ce matin: un urubu et un autre faucon.

Mais puisqu'on est sur le thème des interactions entre les faucons pèlerins et d'autres espèces d'oiseaux, je vais commencer par parler de leurs voisins immédiats.

Quand les futures proies s'approchent...
De nombreux pigeons et étourneaux fréquentent l'ancien incinérateur. Bien que ces deux espèces figurent en bonne place dans le menu des faucons pèlerins, il n'est pas rare de les voir s'approcher très près des faucons. Il faut dire qu'ils ne courent pratiquement aucun risque puisque le faucon ne peut les attraper que s'ils sont en vol, et même en vol, un pigeon ou un étourneau en bonne santé a toutes les chances d'échapper au faucon. Il n'en reste pas moins que c'est toujours un peu étonnant de voir le prédateur et sa proie côte-à-côte. Ici, un étourneau:
Un pigeon était dans une situation similaire, mais je n'ai pas réussi à le capter.

L'urubu
Vers 8h45, un urubu est passé à faible altitude devant les cheminées. L'urubu est l'un des plus grands oiseaux visible au Québec, avec une envergure moyenne de 1.80m. C'est un vautour.  Il se nourrit presque exclusivement d'animaux morts, mais parfois aussi de jeunes oiseaux. Ceci explique sans doute pourquoi les faucons pèlerins ne le tolèrent pas à proximité du nid. Dans ce cas-ci sa présence a déclenché des cris d'alarme chez les faucons, puis les deux ont décollé. Mais l'urubu s'était déjà éloigné. Les faucons ont patrouillé les environs immédiats de leur nid pendant quelques minutes puis sont revenus à leurs occupations.

Un autre faucon
15 minutes plus tard, j'ai assisté à un passage très rapide de la femelle très près de moi (voir plus bas).  Je l'ai regardé s'éloigner et c'est là que j'ai aperçu un autre faucon. Un regard sur la cheminée m'a confirmé qu'Éole y était toujours perché, ce n'était donc pas lui...

Quelques minutes plus tard, nouvel incident mais cette fois-ci l'intrus était perché sur un des perchoirs utilisés par les faucons pèlerins... (un coin du bâtiment). La photo n'est pas aussi nette que je l'aurais souhaité (il faut dire que les pèlerins ne l'ont pas toléré longtemps!) mais il y a peu de doute sur la nature du faucon: une crécerelle d'Amérique!
Après avoir chassé la crécerelle, le faucon pèlerin a longuement occupé ce perchoir, comme pour bien signifier qu'il lui appartenait désormais.
On peut imaginer que la crécerelle avait l'habitude de nicher à l'incinérateur et qu'elle n'y est plus la bienvenue depuis l'arrivée des faucons pèlerins.


Autres faits marquants
  • Les faucons m'ont gratifié de plusieurs passages à basse altitude. J'étais en train de manger lorsqu'Éole est venu m'examiner de plus près, mais j'ai réussi à capter deux passages de la femelle:
  • Les accouplements. Ma visite était motivée en partie par l'apparente disparition des accouplements de début de soirée ces derniers jours.  Je me demandais si c'était aussi le cas en journée. J'ai été rassuré: en 3 heures, j'ai compté 5 accouplements: 5h59, 6h03, 6h22, 7h06 et 8h13.

samedi 5 avril 2014

Identification du faucon pèlerin mâle de l'incinérateur des Carrières: c'est Eole!

Comme je l'ai mentionné dans un billet précédent, le faucon pèlerin mâle de l'incinérateur des Carrières est bagué. Des efforts sont actuellement en cours, par moi et par d'autres personnes, pour prendre une photo suffisamment nette pour permettre de lire le code inscrit sur les bagues. Ce code permettra de savoir où est né le faucon. La tâche n'est pas simple puisque les faucons se tiennent généralement loin et haut, quoique la chance permet parfois de les voir de près. Une autre difficulté est que la plupart du temps les bagues ne sont pas visibles, cachées par les plumes. Plutôt que d'attendre que le faucon soit identifié pour en parler, j'ai choisi de rapporter au fur et à mesure les résultats de mes efforts (et des autres personnes s'ils rendent public leurs trouvailles). Cette page sera donc mise à jour régulièrement jusqu'à ce que le faucon soit identifié, avec les informations les plus récentes au début du billet.

6 avril 2014 
C'est fait! Richard Dupuis a réussi à prendre une photo où on voit nettement l'inscription sur la bague: E83. Le faucon mâle est donc Éole, né en 2011 sur la tour de l'Université de Montréal. Je vous invite à lire l'annonce sur le blogue d'Eve Belisle pour plus de détails.

4 avril 2014
J'ai pris cette photo vers 15h30. J'ai utilisé le logiciel gimp pour grossir les bagues et tenter d'améliorer la netteté mais sans succès pour l'instant. Ceci dit, je suis loin d'être un spécialiste en analyse d'image. Pour ceux qui voudraient tenter leur chance, une autre photo, plus riche en détail, est accessible en cliquant sur la photo.

3 avril 2014
Voici la photo qui m'a fait réaliser que le faucon état bagué.




vendredi 4 avril 2014

Accouplements à l'incinérateur des Carrières

Les faucons pèlerins de l'incinérateur des Carrières s'accouplent depuis au moins le 3 avril. Voici quelques photos et vidéos (les plus récentes en premier).

17 avril 2014
Les accouplements semblent être devenus moins fréquents: 0 en 2h30 hier matin, 1 en 2h30 ce matin. Voici une photo de celui de ce matin:

11 avril 2014
5 accouplements en 3 heures: à 5h59, 6h03, 6h22, 7h06 et 8h13.


4 avril 2014

J'ai retenu 2 accouplements parmi les nombreux accouplements de cette journée. Le premier a eu lieu à 9h35:


La photo suivante montre un accouplement qui a eu lieu vers 15h30. Cette photo ainsi que d'autres sont également disponibles dans l'album Picasa (utilisez les flèches pour voir les autres photos). À noter qu'on voit bien sur cette photo que le mâle est bagué.

jeudi 3 avril 2014

Un faucon pèlerin sur la rue Saint-Grégoire

Voici une photo et une vidéo d'un faucon pèlerin qui est venu se percher sur un poteau de la rue Saint-Grégoire peu après 19h.

Le faucon a décollé d'une des cheminées de l'incinérateur des Carrières tout proche, où manifestement il s’apprête à nicher. D'autres photos de cette incursion sur la rue Saint-Grégoire sont visibles dans l'album Picasa (cliquez sur les flèches pour accéder aux photos suivantes).


Et voici la vidéo (je suis désolé pour le bouger, si j'avais su qu'il resterait si longtemps, j'aurais utilisé le trépied!).


Autre fait marquant de ma visite: pour la première fois, j'ai pu observer des accouplements.





mardi 1 avril 2014

Nouveau nid de faucon pèlerin près du parc Sir-Wilfrid-Laurier ?

La nouvelle a été communiquée par Samuel Denault via la liste ornitho-qc en début d'après-midi ce lundi 31 mars:

"Je l'espérais depuis 2010 et c'est finalement arrivé. Depuis quelques années un couple de Grands Corbeaux nichait sur les cheminées du gros incinérateur  de la rue des Carrières au nord du Parc Laurier à Montréal. Samedi, j'ai remarqué que deux Faucons pèlerins semblaient s'être appropriés l'endroit et que les Grands Corbeaux avaient disparu. Puis ce midi, j'ai pu voir une tête d'un Faucon pèlerin en couvaison sur un ancien nid de corbeau sur la cheminée la plus à l'est. [...]"
Samuel Denault

Localisation
Vue du site depuis une ruelle près de la rue Pauline-Julien
Le nid présumé se trouve sur la cheminée Est de l'incinérateur des Carrières, situé un peu au nord du parc Sir-Wilfrid-Laurier. Les photos ont été prises depuis la rue Pauline-Julien.


Observation de fin d'après-midi
À mon arrivée vers 16h30 un faucon était perché près du sommet de la cheminée Est. L'autre faucon est arrivé peu après et s'est posé à la même hauteur sur la cheminée Ouest.

Vers 17h03, le faucon de la cheminée Ouest rejoint le nid. À 17h17, il se hisse sur une barre métallique juste au-dessus du nid (voir vidéo ci-dessous). Il a donc hypothétiquement couvé seulement une quinzaine de minutes.




Les 2 faucons ont quitté ensemble le secteur en direction sud à 17h28. J'ai moi-même quitté 10 minutes plus tard. La vidéo ci-dessous montre le départ d'un des faucons.



Observation en soirée
Je suis revenu vers 18h45. Les 2 faucons étaient présents, chacun sur une cheminée. 

À 18h59, les 2 faucons se sont regroupés sur la plateforme de la cheminée Ouest qui se trouve au même niveau que le nid présumé. Il semble qu’un des faucons y mangeait.
L'autre faucon a assez rapidement rejoint un perchoir près du nid. Il s’est envolé à 19h26, en direction sud-est. J’ai quitté à 19h40. 




Y-a-t-il déjà un œuf ?
On ne peut pas l'exclure basé sur la faible présence au nid (15 minutes en 2 heures) puisque les faucons pèlerins commencent généralement à couver seulement à partir du 3ième œuf et que la température était douce. Mon impression (essentiellement subjective mais basée partiellement sur les départs des faucons et l'absence d'accouplements) est cependant qu'il n'y a pas encore d’œuf et que les faucons en sont encore à une phase d'exploration. Clairement ce site va être intéressant à surveiller dans les prochains jours/semaines.

On peut remarquer qu'il s'agit d'un nid sans toit, donc exposé à des intempéries telles que des chutes de neige. Le seul autre cas que je connais est la nidifications des faucons de l'Université de Montréal à l'Oratoire Saint-Joseph en 2012. Cette nidification avait commencé à la mi-avril alors que ce couple de faucon a l'habitude de nicher à partir de la dernière semaine de mars lorsqu'ils utilisent le nichoir. Se pourrait-il que les faucons dont le nid n'est pas pourvu d'un "toit" commencent leur nidification plus tard que ceux dont le nid est abrité ? Une question pour les spécialistes...


31 mars 2014: 2ième oeuf pour Spirit

Spirit a pondu son deuxième œuf à 13h11 ce lundi 31 mars 2014. Photo, vidéo et explications se trouvent dans le billet d'Eve.