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jeudi 30 juillet 2015

3 faucons pèlerins juvéniles à l'Incinérateur des Carrières

Les 4 faucons pèlerins juvéniles nés à l'église Saint-Marc ont fait leurs premiers vol entre le 14 et le 21 juillet. Compte tenu des liens qui unissaient leurs parents à l'incinérateur des Carrières - après tout c'est là-bas qu'ils ont commencé à s'accoupler - il était prévisible que tôt ou tard on verrait un juvénile à l'Incinérateur des Carrières. Mais je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi drastique: ce n'est pas 1 mais 3 juvéniles que j'y ai observé, et cela pendant plusieurs heures, à la fois très tôt le matin et en fin de journée. Et en prime une surprise m'attendait à l'église Saint-Marc...

Juvénile à l'incinérateur des Carrières - 6h48

 

Observations matinales à l'incinérateur

C'était quelque chose que je voulais faire depuis un moment: me rendre très tôt à l'incinérateur des Carrières voir si un adulte ne viendrait pas y chasser, et si oui, s'il serait accompagné de 1 ou plusieurs juvéniles? Mais jusqu'à hier matin, la tentation de continuer ma nuit de sommeil avait toujours été la plus forte...

Lorsque je suis arrivé à l'Incinérateur des Carrières ce matin du 29 juillet, à 5h15, surprise: 3 faucons pèlerins juvéniles étaient présents!


(désolé pour le manque de verticalité dans la vidéo...)


Dès 5h30 il était possible de voir plusieurs poursuites en vol entre juvéniles, que malheureusement je n'ai pas réussi à capter de façon décente. À 6h, il y a eu une collision évitée de justesse entre un juvénile et un goéland, ce qui a entrainé une vive protestation du goéland auprès des 3 juvéniles à leur retour sur les cheminées.

Vers 8h15, alors qu'un seul juvénile était encore visible, j'ai fait une rapide visite à l'église Saint-Marc: aucun faucon n'y était visible. À mon retour à l'incinérateur, j'ai pu revoir 2 faucons qui s'intéressaient au nid de corvidés sur la cheminée Est (voir la vidéo).

Juvénile bagué à la patte droite (5h35)

Proie potentielle et prédateur s'observent à distance (6h54)

Observations de début de soirée à l'incinérateur

J'étais de retour à l'incinérateur des Carrières à 18h30. De loin j'avais déjà pu voir 2 faucons en vol. 3 juvéniles étaient de nouveau présent, la plupart du temps occupés à manger. D'autant qu'un adulte est venu apporter une proie fraiche à 19h25.


L'adulte a quitté à 19h40 en direction sud.

Compte tenu de ce que j'avais vu le matin et à nouveau ce soir, il me semblait clair que les juvéniles (ou au moins 3 d'entre eux) avaient déménagé à l'Incinérateur des Carrières. Par acquis de conscience je décide quand même de passer à l'église Saint-Marc. Ma dernière photo à l'Incinérateur est datée de 19h46.

Surprise à l'église Saint-Marc!

J'arrive à l'église Saint-Marc peu après 20h (la date de ma première photo - de graffiti - date de 20h05). Dans un premier temps je ne vois rien mais juste au moment de boucler le tour, à 20h07, depuis la 1ère avenue, je remarque un juvénile sur l'antenne! Je repense alors aux humains qui oublient un des leurs sur l'aire de repos d'une autoroute, et je me dis que quelque chose de semblable est peut-être arrivée ici!

Le juvénile s'envole quelques minutes plus tard, apparemment à la poursuite d'une proie. Mais la proie se rebelle et attaque à son tour le faucon pèlerin, qui passe en mode esquive: son tourmenteur est un petit faucon, vraisemblablement la crécerelle d'Amérique que j'ai observée le 20 juillet. Au bout de quelques minutes le faucon pèlerin revient se poser sur l'antenne. Je décide de changer de place pour avoir une vue plus dégagée si le petit faucon revenait.

À 20h19, je pense avoir repéré la crécerelle perchée non loin du pèlerin qui est allé s'abriter dans un demi-ovale du clocher Ouest.
Une crécerelle et un faucon pèlerin ?
Mais plus je prends des photos, plus la "crécerelle" se transforme en 2ième faucon pèlerin juvénile!
2ième faucon pèlerin juvénile à l'église Saint-Marc
À noter qu'en aucun cas l'escarmouche en vol observée plutôt n'était le fait de 2 faucons pèlerins: il y avait bien une crécerelle (ou éventuellement un faucon émerillon). Ce qui est déroutant ici, c'est la présence de 2 faucons pèlerins juvéniles à l'église Saint-Marc alors qu'il y en avait 3 un peu plus tôt à l'Incinérateur des Carrières. À moins qu'il y ait eu une opération de relâche de l'UQROP similaire à celle de l'Université de Montréal non encore rendue publique, l'explication la plus logique est que certains des juvéniles vus à l'Incinérateur un peu plus tôt ont fait le même trajet que moi pour venir dormir à l'église Saint-Marc. Dans ce cas mon observation matinale suggère que les juvéniles font le trajet inverse avant 5h15.

  
 

samedi 25 juillet 2015

Premiers vols des faucons pèlerins de l'église Saint-Marc

Les 4 jeunes faucons pèlerins de l'église Saint-Marc ont tous effectué leur premier vol entre le 14 et le 21 juillet, parfois dans des circonstances rocambolesques. Retour sur cette semaine palpitante.

Pour une mise en contexte, voir cet article. Dans ce qui suit "page Facebook" fait référence à la page Facebook des Faucons de l'UdeM.

Je vais commencer par présenter ce qui s'est passé par fauconneau puis, comme à partir d'un certain moment il n'est plus possible de savoir qui est qui, je vais compléter en utilisant une approche plus chronologique.



Les premiers vols par fauconneau

Fauconneau #1

Le premier fauconneau à s'envoler l'a fait aux alentours de 17h le 14 juillet. Le juvénile s'est retrouvé sur un balcon d'une résidence de la 2ième avenue. Voici l'annonce sur la page Facebook avec 2 photos.

Son second vol a eu lieu le lendemain matin. Le fauconneau s'est élancé vers l'église mais n'a pas réussi à prendre suffisamment d'altitude pour se poser sur le toit. Il a tenté en vain de s'accrocher sur le mur de l'église avant d'effectuer une chute contrôlée au sol. Il a ensuite été guidé vers la cour de récréation de l'école Saint-Marc (qui par chance était quasiment vide puisque c'était jour de sortie pour les enfants du camp de jour) puis a fait quelques courts vols jusqu'à un escalier de sortie d'urgence de l'école, où il a été rejoint quelques heures plus tard par un 2ième juvénile. Voici l'annonce de Richard Dupuis avec une série de photos montrant le 2ième vol et la chute du fauconneau.

Fauconneau #2

Le 2ième fauconneau a quitté la corniche du nid dans la matinée du 15 juillet. Il s'est retrouvé au sol dans la cour de récréation de l'école et a décidé de rentrer à pied (ou plutôt à patte!). Paul Fortin l'a intercepté alors qu'il se dirigeait vers un groupe de personnes qui attendaient devant une porte de l'église au pied du nid. Le juvénile a été placé sur la cage d'escalier dans la cour de récréation où se trouvait déjà le fauconneau #1. Durant l'après-midi les 2 juvéniles ont volé, voir plus bas dans la section chronologique.

Paul Fortin a publié dans son album google+ plusieurs vidéos du juvénile en déplacement dans la cour de récréation ainsi que des photos des 2 juvéniles réunis dans la cage d'escalier.

Fauconneau #3

Le 3ième fauconneau a adopté une stratégie différente des 2 premiers: plutôt que de s'élancer depuis la corniche il a choisi de l'escalader pour se retrouver sur le toit de l'église. Cela s'est passé le 16 juillet. De là il a ensuite effectué plusieurs petits vols. Voici l'annonce de Richard Dupuis sur Facebook.

Fauconneau #4

C'est sans doute celui qui aura le plus de choses à raconter à ses enfants sur son premier vol...

Ce fauconneau était manifestement en retard sur son développement par rapport aux 3 autres, possiblement suite à une naissance tardive. Il n'est donc pas étonnant que son premier vol a aussi été plus tardif que les autres. Le samedi soir 18 juillet le juvénile était encore sur la corniche. Après avoir mangé il est soudain devenu plus actif. Vers 19h20 il s'est rattrapé in extremis après avoir mis une patte dans le vide mais cela ne l'a pas ralenti: battements d'ailes, et même vols sur la corniche. Il a fini par se calmer un peu et les observateurs ont quitté, persuadés qu'il s'envolerait le lendemain matin. Et de fait, il n'était plus visible sur la corniche le lendemain matin. Les premiers observateurs arrivés sur place après l'orage matinal l'ont cherché partout dans les alentours mais en vain.

Ce qui s'est passé est raconté en détails par le docteur Guy Fitzgerald dans le dernier numéro de Envol, le journal de l'UQROP réservé aux membres. En bref, l'oiseau a été signalé au sol par un passant vers 1h du matin le dimanche 19 juillet,  ce qui lui a valu de passer la nuit dans une cellule (= cage) du poste de police local! En matinée il a été remis à un agent de la faune, qui l'a acheminé au Centre de Réhabilitation  des Oiseaux Blessés (CROB) à Otterburn Park en Montérégie (ce déplacement de l'oiseau en dehors de Montréal est moins étonnant si on sait que les agents de la faune pour la région de Montréal sont basés à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui est situé pas très loin d'Otterburn Park). De là le faucon a été acheminé à l'UQROP à Sainte-Hyacinthe le lundi 20 juillet, où il a subi un examen de routine avant d'être confié le 21 juillet à Richard Dupuis et Roger Rousselle pour être relâché sur le site de l'église Saint-Marc. Durant son bref séjour à l'UQROP l'oiseau a été bagué à la patte droite.

Le 21 juillet vers 19h, à l'occasion d'une de mes visites à l'église Saint-Marc, j'ai eu la surprise de voir un faucon perché sur le toit du préau de l'école. Il faut savoir que dès que les juvéniles maitrisent le vol, ils cherchent des perchoirs élevés. Ce type de perchoir relativement bas était beaucoup plus typique d'un premier vol.  À 19h25 il s'envole, passe juste au-dessus de moi et se pose sur le toit de la maison derrière moi, sur la 2ième avenue.

Juvénile #4 sur une maison de la 2ième avenue, bague visible

À 19h30 je l'ai perdu de vue après qu'il se soit déplacé vers la ruelle entre la 2ième et la 3ième avenue. Il a ensuite été retrouvé sur la façade avant de l'église. À 20h23 il s'envole, escorté par un adulte, et tente de se poser sur le sommet du clocher Ouest mais manque son coup, chute de toute la hauteur du clocher, se redresse et rejoint la cheminée d'un immeuble à l'angle de la 1ère avenue/Beaubien.

Quand je suis arrivé à 6h30 le lendemain, je l'ai trouvé sur le clocher Est en train de manger, en compagnie d'un autre juvénile.



Les premiers vols jour après jour (ainsi que d'autres observations)


Les 3 premiers juvéniles se sont envolés les 14, 15 et 16 juillet, voir plus haut pour plus de détails.


Mercredi 15 juillet: autres vols des juvéniles #1 et #2

Le 15 juillet en début d'après-midi, les juvéniles #1 et #2 étaient réunis dans un escalier de secours de l'école Saint-Marc, voir plus haut dans la section sur le premier vol de #2. Durant l'après-midi, chacun d'eux a volé. En début de soirée, l'un d'eux se trouvait sur le toit d'une maison de la ruelle qui débouche sur la cour de récréation  alors que l'autre était perché dans un arbre de la 2ième avenue, près de la rue Beaubien.

Paul Fortin a un album photo/vidéo pour cette journée du 15 juillet.

Jeudi 16 juillet

Ce jour-là 3 juvéniles avaient volé. Richard Dupuis a publié sur Facebook ses observations en 3 volets: volet1, volet2 et volet3. Paul Fortin a rassemblé ses photos et vidéos de cette journée dans son album.

Vendredi 17 juillet

Vers 16h, les 3 juvéniles qui avaient déjà volé étaient réunis sur la cheminée de l'église. Richard Dupuis est passé en début de soirée: voici ses observations.

Samedi 18 juillet: un repas exotique

Une photo partagée sur Facebook montre que la femelle a rapporté comme repas... une perruche ondulée!

J'ai toujours une pensée pour la proie, que ce soit un pigeon ou autre, mais dans ce cas-ci mon malaise était un peu plus important puisqu'il s'agit possiblement d'un oiseau qui s'est échappé par accident. La perte d'un animal de compagnie peut représenter un véritable deuil; par conséquent j'offre toutes mes sympathies aux personnes qui reconnaitraient leur perruche. Les oiseaux élevés en captivité constituent des proies faciles pour des oiseaux de proie, de par leur manque d'expérience.  Ce type de proie avait d'ailleurs déjà été observé chez les faucons de l'Université de Montréal dans le passé.

Christian Fritschi a capté la femelle en vol avec sa proie  (plusieurs photos; déplacez-vous avec les flèches). Son album contient aussi une photo du faucon pèlerin juvénile à qui a été livré ce repas.

Dimanche 19 juillet

À 1h du matin c'est le début de l'aventure parmi les humains pour le fauconneau #4: voir plus haut dans la section qui lui est consacrée.

Lundi 20 juillet: un 7ième faucon à l'église Saint-Marc!

Il ne s'agissait pas d'un faucon pèlerin mais d'une crécerelle d'Amérique. Elle a volé autour d'un faucon pèlerin adulte qui était perché sur la croix du clocher Est avant de se poser juste en face, sur la croix du clocher Ouest. D'après mes photos elle est restée au moins 7 minutes avant de quitter approximativement en direction du Parc Molson. Le faucon pèlerin est resté totalement impassible.

Mardi 21 juillet

En fin d'après-midi, c'est le retour du fauconneau #4: voir plus haut dans la section qui lui est consacrée.


Et maintenant?

Maintenant qu'ils savent voler, il n'y a aucune raison que les juvéniles restent dans le périmètre délimité par l'église et l'école en tout temps. Au moment où j'écris ces lignes il est cependant encore relativement facile d'y observer 2 juvéniles simultanément et il semble même qu'il est encore possible d'en voir 3 en même temps.  Pour ceux qui veulent tenter leur chance, voici les principaux endroits utilisés comme perchoir:
  • les 2 clochers de l'église, depuis le bas du compartiment des cloches jusqu'à la croix tout en haut. En particulier, les antennes situées sur le clocher sont souvent utilisés. Il ne faut pas oublier de vérifier le toit des clochers, ce qui implique souvent de prendre du recul par rapport à l'église:
Faucon pèlerin juvénile sur le toit d'un clocher
  • la grande antenne de télécommunication située entre l'église et l'école;
  • la cheminée de l'église, juste à côté.

Dans les jours à venir, les juvéniles devraient devenir plus dynamiques: on devrait voir des poursuites en vol entre eux ou impliquant un adulte, particulièrement si celui-ci transporte de la nourriture; des  transferts de proie en vol; etc.


mardi 14 juillet 2015

Envol réussi pour 2 fauconneaux au Pont Champlain

Le 6 juin je rapportais la présence d'au moins 2 fauconneaux dans un des nichoirs du Pont Champlain. J'y suis retourné le 11 juillet avec l'intention de faire un décompte plus précis. Mais à ma grande consternation le nichoir était vide! Je n'ai pas tardé à découvrir que j'avais juste mal estimé la date des premiers vols...

Observations du 11 juillet

La vidéo suivante a été filmée depuis la piste cyclable "La Riveraine" sur la Rive Sud. Les 3 faucons pèlerins étaient perchés sur le pont approximativement à la verticale du pilier de la piste cyclable de la Voie Maritime, à 600 mètres de là (un autre bon coup de mon Canon Powershot SX50 HS!). À cette distance, difficile de distinguer un adulte d'un juvénile. Cependant, basé sur le comportement, les 2 faucons sur la poutre sont presque à coup sur des juvéniles, tandis que le faucon perché sur la pointe est probablement un adulte. Un 4ième faucon, non visible sur la vidéo (probablement un adulte lui aussi) était perché plus loin, dans la direction de la Rive Sud.


Pour rejoindre cet endroit il fallait faire un détour par l'écluse Saint-Lambert, une marche de plus de 1 heure. Quand je suis arrivé sur place je n'ai réussi à voir qu'un seul faucon: c'était peut-être l'heure de la sieste... J'ai quitté vers 11h en me promettant de revenir.

Observations du 13 juillet

J'étais de retour le 13 juillet dès 7h du matin. J'ai tout de suite repéré un juvénile sur un perchoir habituellement utilisé par un adulte, approximativement à la verticale du pilier de la piste cyclable de la Voie Maritime.
Deux autres faucons, probablement les adultes, étaient perchés au-dessus du pilier suivant en direction de la Rive Sud (le pilier du nid).

À 7h33 il y a eu livraison d'un repas sur l'intersection de 2 poutres, au centre du pont, à la hauteur du pilier de la Voie Maritime. Au moins 2 juvéniles ont pris part au repas pendant qu'un adulte surveillait depuis un perchoir voisin.




La difficulté du premier vol

Ce n'était pas gagné d'avance pour les jeunes faucons pèlerins. D'abord il fallait éviter de faire une chute prématurée, toujours possible suite à une bousculade: en effet le fauconneau serait tombé à l'eau (quoique son cas n'aurait pas nécessairement été désespéré comme le montre cette histoire). Ensuite le pilier juste en face faisait l'objet de travaux sur toute sa hauteur (en tout cas lors de mes visites): ce n'était donc pas un terrain d'atterrissage d'urgence très indiqué. Le pilier suivant semblait plus accueillant, à condition toutefois de garder suffisamment de hauteur: ce pilier a en effet lui aussi les pieds dans le fleuve. La photo ci-dessous - prise depuis le côté Est du pont - donne une idée de la configuration des lieux (sur le pilier du nid, le nichoir est situé du côté de l'eau).

L'endroit où j'ai trouvé les fauconneaux (à droite du pilier du nid) suggère qu'ils ont fait un virage à 180 degrés. En faisant cela, ils pouvaient même - si nécessaire - atterrir sur une des 2 bandes de terre qui borde la Voie Maritime. Je ne serais pas étonné cependant que des renards fréquentent ces endroits.

Il est très probable que la nichée comptait plus que 2 fauconneaux (en particulier, le chiffre de 3 a circulé). Le fait que je n'ai vu que 2 fauconneaux soulève donc la question du sort du ou des autres. Mon impression est qu'il pourrait y avoir plus que 2 juvéniles actuellement sur le Pont Champlain. Cela restera éventuellement à confirmer par d'autres observations.

samedi 11 juillet 2015

Le point sur les faucons pèlerins de l'église Saint-Marc

Cet article aborde les sujets suivants: l'imminence des premiers vols des fauconneaux; leur nombre (4 plutôt que 3) et la publication d'une photo prouvant que le couple de faucons était présent dès le 23 avril.

Une rapide mise en contexte pour commencer. Ce nid de faucon pèlerin est situé à l'intersection de la 2ième Avenue et de la rue Beaubien, sur la façade de l'église Saint-Marc donnant sur la 2ième Avenue, voir mon article annonçant sa découverte pour plus de précision. Les premières naissances ont été estimées au 4 juin. Le 24 juin j'avais pu compter 3 fauconneaux.

Premiers vols pour bientôt

D'après le guide Paquin-Caron des oiseaux du Québec et des Maritimes, [les fauconneaux] "sont capables de voler à l'âge de 39 à 46 jours dans le cas des mâles et de 41 à 49 jours chez les femelles". Avec une date de naissance estimée au 4 juin, ceci nous amènerait à un premier vol entre le 13 et le 20 juillet pour un mâle, et entre le 15 et le 23 juillet pour une femelle.

Compte tenu de la configuration des lieux, la marge de manœuvre pour les fauconneaux qui s'élanceront sera pas mal réduite. Il n'est donc pas impossible que un ou plusieurs fauconneaux se retrouvent à proximité des humains, de leurs animaux et de leurs voitures à l'issue de leur premier vol. Si une telle chose arrivait, voici quelques consignes.

 4 fauconneaux 

Le 24 juin j'avais pu compter 3 fauconneaux. Récemment Paul Fortin a remarqué qu'ils étaient 4. Voyez l'annonce sur la page Facebook des Faucons de l'UdeM.

On peut remarquer que le cadet a encore beaucoup de duvet, contrairement à ses ainés. Cette différence de développement est intrigante puisque chez les faucons pèlerins, les naissances tendent à être regroupées sur une relative courte période de temps. L'hypothèse d'une seconde ponte est exclue. Sur la page Facebook, Richard Dupuis a avancé 2 explications possibles: il y a pu avoir 5 œufs et le 4ième œuf n'a pas éclos, ce qui accentuerait la différence entre le dernier né et l'avant-dernier né; ou tout simplement un retard de développement chez le plus jeune. J'ajouterais qu'à San Francisco en 2010, il y aurait eu un écart inhabituel de 4 jours entre la ponte des 3ième et 4ième œufs et  Charles Gregory, qui surveille les faucons pèlerins nichant à l'hôtel Sheraton de Hamilton, mentionne qu'il y a déjà eu des naissances là-bas qui se sont étendues sur une semaine entière: "Though they have surprised us in the past with a week-long gap between hatchings....". Il serait d'ailleurs intéressant de compiler ce genre de records.


Le couple de faucons pèlerins photographié à l'église Saint-Marc le 23 avril

Le 26 juin,  Alexandra Belzile publiait sur Facebook une photo montrant les 2 faucons pèlerins sur le clocher Est de l'église Saint-Marc (voir aussi ici). Cette photo a été prise le 23 avril à 19h02 (je rappelle que le nid avait été découvert seulement le 13 mai). La photo d'Alexandra Belzile a le mérite de confirmer de façon très précise ce que certains résidents avaient déclaré, à savoir que la présence des faucons remontaient à 3 semaines environ avant la découverte du nid. 

Il se trouve que j'avais fait des observations autour de cette date du 23 avril à l'Incinérateur des Carrières. Le 22 avril, soit la veille de la prise de la photo, un des adultes était occupé à tenter de déloger un faucon pèlerin intrus. La scène était très similaire à l'intrusion du 4 mai, au cours de laquelle j'avais pu identifier l'intrus comme étant un faucon pèlerin immature, apparemment femelle. S'il s'agissait bien du même intrus, on peut penser qu'il y a eu bien plus que 2 dérangements; après tout, je n'étais sur place qu'une faible partie du temps.  Se pourrait-il que ces intrusions aient contribué à la décision des faucons de déménager de l'Incinérateur des Carrières à l'église Saint-Marc?
Par ailleurs le 24 avril peu après 18h j'observais un accouplement à l'Incinérateur des Carrières et j'entendais les cris caractéristiques d'un deuxième accouplement. C'était la dernière fois que je voyais les 2 faucons ensemble à l'Incinérateur; cependant ma visite suivante n'a eu lieu que le 30 avril.


Le premier oeuf pondu entre le 25 et le 28 avril ?

Le 23 mai j'avais publié une prévision de la date d'éclosion à partir de ce qu'on pouvait dire de la ponte du premier oeuf et du début de la couvaison. Je vais maintenant utiliser la même approche avec les mêmes hypothèses pour tenter d'estimer la date de début de la couvaison ainsi que la date de la ponte du premier œuf à partir de la date d'éclosion présumée.

Supposons donc que les éclosions ont commencé le 4 juin. En remontant 32 à 35 jours en arrière, on arrive à une estimation du début de la couvaison entre le 30 avril et le 3 mai. En supposant que la couvaison commence avec la ponte de l'avant-dernier œuf et qu'il s'écoule 55 heures entre la ponte de chaque œuf, on en déduit que le premier œuf aurait été pondu entre le 25 et le 28 avril. Rappelons que le 24 avril au soir, les 2 faucons pèlerins ont été vus à l'incinérateur des Carrières (accouplement): à moins de supposer qu'ils ont laissé un précieux œuf sans surveillance, il n'y avait donc pas encore d’œuf à l'église Saint-Marc.





Agrandissement de la famille de faucons pèlerins de l'Université de Montréal

Une jeune faucon pèlerin femelle, trouvée au sol à Trois-Rivières et dont les parents n'ont pas pu être retracés, a été relâchée le 8 juillet à l'Université de Montréal par l'UQROP en vue d'être adoptée par les faucons pèlerins de l'endroit, Arthurin et Spirit.

L'histoire de Marie

D'après Guy Fitzgerald, directeur de l'Union Québécoise de Réhabilitation des Oiseaux de Proie (UQROP), la jeune femelle a été trouvée au sol le 23 juin près de la rue Lavoie à Trois-Rivières. Elle a été acheminée à l'UQROP le 26 juin, où il a été constaté que ses blessures étaient bénignes (quelques plumes de la queue brisées, qui ont été extraites pour faciliter la repousse des nouvelles).

Quand est venu le moment de la relâcher, un problème se posait: elle était bien trop jeune pour être autonome, en particulier pour la recherche de nourriture. Elle avait encore besoin de ses parents pour la nourrir et lui apprendre toute les facettes de la vie de faucon. Mais voilà: une recherche à Trois-Rivières via le club ornithologique local n'a pas permis de localiser sa famille.

Le docteur Guy Fitzgerald a alors décidé de recourir à une technique déjà utilisée avec succès dans le passé: relâcher l'oiseau dans le territoire d'une famille de faucons pèlerins en vue de son adoption par cette famille. Le choix s'est porté sur les faucons de l'Université de Montréal pour différentes raisons, la principale étant la proximité d'âge entre les juvéniles (à l'Université de Montréal Céleste avait été retrouvée en bas du nid 5 jours seulement après la juvénile de Trois-Rivières).

Le lâcher a été effectué le 8 juillet. La nouvelle a été rendue publique presque aussitôt, d'abord par un courriel de Guy Fitzgerald puis via le blogue d'Eve Belisle et la page Facebook des faucons de l'UdeM. Dans son courriel, Guy Fitzgerald incluait une photo d'une radiographie de la juvénile. Avec son autorisation, je reproduis partiellement cette photo (j'ai supprimé les données numériques de part et d'autres de l'image) puisqu'elle donne une vue inhabituelle de ce faucon, à l'allure presque humaine!
Radiographie de Marie (crédit photo: Guy Fitzgerald, CHUV-COP)


Le nom de la juvénile, Marie, a été choisi par les personnes qui l'ont secouru à Trois-Rivières.


Les premiers moments de Marie à l'Université de Montréal

Il se trouve que j'étais à l'Université de Montréal l'après-midi du 8 juillet pour suivre les progrès des juvéniles de l'UdM après leurs premiers vols.

La première chose qui sortait de l'ordinaire, c'est l'utilisation d'un nouveau perchoir par rapport aux jours précédents. En examinant plus attentivement la photo on peut par ailleurs remarquer la bague claire à la patte gauche (les 3 juvéniles nées à l'Université de Montréal ont toutes une bague noire à cette patte, avec inscrit dessus un code à 3 caractères). Autres différences par rapport aux jours précédents: les tentatives d'une juvénile de se poser sur la paroi verticale de la tour, une chose qui avait été observée les années précédentes mais pas cette année.

Ce que je n'ai pas observé est tout aussi intéressant: je n'ai remarqué ni comportement agressif des adultes, ni harcèlement de la part des autres juvéniles: Marie était donc tolérée sur le territoire dès les premières heures.

Il restait une étape importante à franchir: l'accès à la nourriture. Durant les jours suivants j'ai tenté sans succès de documenter un repas de Marie. Lorsqu'un adulte arrivait avec un repas, elle ne faisait pas partie du comité d'accueil en vol. Elle ne semblait pas non plus se joindre à un repas en cours. De façon générale, Marie semblait très réservée au début puis s'est peu à peu rapprochée.

Le 9 juillet vers 7h10, alors que le trio de l'UdM était réuni sur le toit de l'ancienne chapelle,

Marie était perchée, seule, sur le pavillon André-Eisenstadt:

5 minutes plus tard, l'une des 3 s'est envolée, a survolé Marie et s'est posé sur le pavillon Jean-Coutu.
À 7h22, un adulte arrive avec un repas. Les 2 juvéniles restées sur l'ancienne chapelle partent à sa rencontre. Le repas est livré sur l'ancienne chapelle. Une des juvéniles mange pendant que l'autre surveille d'un perchoir plus haut.
À 7h39, Marie s'envole en direction de l'ancienne chapelle. Elle est prise en chasse par la juvénile qui veillait sur le repas de sa sœur. Marie se pose sur la petite tour.
À 7h58, Marie déloge cette même juvénile du toit de l'ancienne chapelle puis je perds les 2 oiseaux de vue.

À 9h Marie est de retour sur le toit de l'ancienne chapelle. Une juvénile se pose à ses côtés. Comme le montre la vidéo suivante, cela ne se passe pas trop mal entre les deux!


Vers 16h, Marie est surprise par la caméra d'Eve Belisle en compagnie cette fois-ci de 2 juvéniles: Luna et Céleste:
 
Marie et ses sœurs - 9/07/2015, 16h (vidéo d'Eve Belisle)
Bien qu'un repas semble s'être déroulé récemment à cet endroit (on voit d'ailleurs Éclipse un peu plus loin qui continue de manger), rien ne prouve que Marie a mangé. D'après les archives photo, il semble qu'elle ait rejoint le groupe à 14h44mn17, groupe qui était déjà présent à 13h52mn24 (entre ces 2 dates, un faucon se tenait au pied de la croix sur le toit de l'ancienne chapelle, une place que semble affectionner Marie). Cependant Eve Belisle m'a fait remarquer que le jabot de Marie était plein, ce qui indiquait qu'elle avait mangé récemment. Ceci réglait donc la question de l'accès à la nourriture et confirmait que Marie avait bel et bien été adoptée.


À 20h, Marie s'est positionnée au pied de la croix sur le toit de l'ancienne chapelle, probablement pour la nuit. Elle avait déjà utilisée cette place la veille au soir.


En vrac

  • On peut se demander quel est l'incitatif pour les parents de prendre à leur charge un juvénile qui ne porte pas leurs gènes, au risque de possiblement nuire à leurs propres progénitures (moins de nourriture, moins de temps d'apprentissage, ...). Peut-être qu'il n'existe pas de mécanisme permettant à un adulte de reconnaitre ses propres enfants tout simplement puisqu'il est très invraisemblable qu'un enfant d'ailleurs apparaisse subitement au sein de la famille, en dehors de toute intervention humaine ?  Et bien, contre toute attente, cette apparition d'un juvénile venu d'ailleurs a été documentée dans la nature! Cela s'est passé dans le Grand Nord Canadien, où la densité des nids est très grande:  un juvénile âgé de 36 jours a franchi la distance séparant son nid de celui des voisins (536m) et y a été adopté pendant plusieurs jours, avant de finalement revenir chez lui.
  • Déjà l'an dernier un jeune faucon pèlerin avait été secouru à Trois-Rivières. Selon cet article, un jeune mâle avait été trouvée sous le pont Laviolette, apparemment abandonné par ses parents. Une autre approche avait alors été utilisée pour le réhabiliter: l'apprentissage par un fauconnier.


mercredi 8 juillet 2015

Achille discrètement relâché

Le faucon pèlerin mâle juvénile de l'Échangeur Turcot, Achille, a été très discrètement relâché le vendredi 26 juin par Richard Dupuis après avoir été soigné par l'UQROP. Cet article se contente d'exposer les faits. Il ne faudra cependant pas être grand devin, à la lecture de cet article, pour deviner que je n'approuve pas l'ampleur du secret. Ce qui ne veut pas dire pour autant que je défends la transparence totale: en particulier il est compréhensible que la date et le lieu précis de la relâche n'aient pas été communiqués à l'avance, pour des raisons évidentes de tranquillité de l'oiseau.


Achille est le faucon pèlerin mâle né ce printemps à l'Échangeur Turcot. Le dimanche 14 juin au matin, lors de son 2ième jour hors du nid, il entrait en collision avec une vitre du Centre Gadbois. Bien qu'il semblait s'être relativement bien remis de son choc, le faucon a été transféré en après-midi à la Clinique des oiseaux de proie par précaution. Comme l'examen de l'oiseau a soulevé des inquiétudes quant à sa capacité à utiliser pleinement son aile gauche, le docteur Guy Fitzgerald a décidé de le garder en observation pendant quelques temps. Dans son courriel envoyé à Richard Dupuis et publié par Faucons de l'UdeM, il mentionnait 3 causes possibles pour le problème à l'aile gauche: une atteinte du système nerveux central, une atteinte des nerfs périphériques ou une entorse. De ces 3 causes, les 2 premières pouvaient impliquer que l'oiseau ne serait plus jamais en mesure de voler.


Sauf erreur, une réévaluation de l'état de santé d'Achille était prévue pour le début de la semaine suivante. À ma connaissance, aucune information n'a été publiée sur le résultat de cette évaluation sur la page Facebook des faucons de l'UdeM. Cependant, le soir du mardi 23 juin, Richard Dupuis écrivait ceci sur le forum Cybercol du Club Ornithologique de Longueuil:
un des juvénile (mâle) de Turcot à son 2ème vol
est rentré en collision avec une fenêtre du
centre Gadbois.

Résultats: visite et convalescence à la clinique
des oiseau de proie, il ne reviendra pas
à l,échangeur, il finira son éducation avec
un couple adoptif.


3 jours plus tard, le vendredi 26 juin, Achille était relâché dans le secteur de l'Échangeur Turcot. Une information que je n'ai apprise que bien plus tard (merci à mes sources pour la date de la relâche).



Le 2 juillet à ma grande surprise j'observais 4 faucons pèlerins dans le secteur du CUSM. À  cause de la proximité avec l'Échangeur Turcot il était naturel de penser que 3 de ces faucons pèlerins étaient ceux de l'Échangeur Turcot, à savoir Algo (le père), Polly (la mère) et Amazone (la fille). Mais qui était le 4ième? Achille semblait exclu, compte tenu de ce que Richard Dupuis avait écrit sur Cybercol le 23 juin. Rentré chez moi, je lui envoyais cependant un courriel en lui demandant si par hasard Achille n'avait pas été secrètement relâché. C'est ainsi que le chat est sorti du sac.


Eve Belisle, actuellement en Australie et qui manifestement n'avait pas été informée, a immédiatement publié une mise à jour sur Facebook annonçant la relâche d'Achille et promettant plus de détails de la part de Richard Dupuis.  Le compte rendu de Richard Dupuis a été publié le 4 juillet. Plusieurs informations importantes sont absentes, notamment la date de la relâche, la date de la réévaluation de l'état de santé d'Achille qui a conduit à la décision de le relâcher et le fait que son séjour à la clinique a été mis à profit pour le baguer.
















lundi 6 juillet 2015

Et ça vole à l'Université de Montréal!

En date de cet après-midi 6 juillet 2015, chacun des 3 faucons pèlerins juvéniles de l'Université de Montréal avait effectué un vrai vol au moins une fois (par "vrai vol", j'exclus un vol plané depuis le sommet de la Tour). La capacité de voler de Céleste était connue depuis le 2 juillet; cet après-midi j'ai pu voir Éclipse voler; et Luna avait fait un court vol hier.

Observations du 6 juillet 

Peu avant 15h j'ai localisé 2 juvéniles sur une des façades de l'ancienne chapelle. J'ai pu identifier l'une d'elles comme étant Luna.


À 15h25, un adulte a apporté un repas. Après quelques minutes, la 3ième juvénile, qui se trouvait alors sur la Tour, est venu rejoindre les autres. La vidéo ci-dessous montre une partie de ce repas.


On remarque les cris d'alarme de l'adulte, qui pourraient être un avertissement à tout oiseau ou animal qui serait tenté de perturber le repas. Si vous ne souhaitez pas visionner toute la vidéo, voici quelques moments à ne pas manquer: à 1'21 l'adulte se fait chasser par une juvénile; à 2'29 arrivée de la 3ième juvénile; à 4'36 grosse bousculade ou cours de laquelle une juvénile se fait marcher dessus; à 4'55 une juvénile marche en direction de l'adulte qui préfère quitter.


Le repas suivant a lieu à 17h36, mais cette fois-ci en haut de la tour. Les juvéniles qui veulent manger doivent donc remonter sur la tour. C'est ce que feront Eclipse et Céleste.


vendredi 3 juillet 2015

Céleste a réussi à remonter sur la tour

Le 2 juillet, pour la première fois depuis sa découverte le 28 juin Céleste est retrouvée à un endroit qu'elle n'a pu atteindre qu'en volant. Et cet après-midi, les 3 fauconneaux étaient visibles sur la tour, ce qui prouve que Céleste a réussi à remonter.

2 juillet: évidence que Céleste a volé

Le 2 juillet, je cherche en vain Céleste à son endroit habituel où elle était encore la veille à 17h. Ce n'est qu'à 9h que je repère un fauconneau à un nouvel endroit, plus haut d'un étage et plus proche de la tour.



Se posait alors la question de savoir si un 2ième fauconneau avait quitté la tour ou si c'était Céleste qui avait volé. C'est finalement Jean-Sébastien Mayer et Paul Brunelle, qui ont tranché quasiment simultanément la question vers 11h en parvenant à distinguer le ruban de couleur noir qui caractérise Céleste, le premier en observant depuis un point de l'université où seul un employé a accès et le second en utilisant la caméra (voir les archives).

Une double-attaque

J'ouvre ici une parenthèse pour rapporter une observation que je n'avais jamais eu l'occasion de faire à l'Université de Montréal, à savoir une attaque conjointe des 2 adultes sur des pigeons. Ca s'est passé vers 10h35 le 2 juillet. J'observais depuis la pelouse située à côté de la centrale thermique. Un premier faucon pèlerin venant apparemment du cimetière a rabattu 3 pigeons vers la tour, pratiquement au-dessus de moi. J'ai pris conscience de ce qui se passait quand j'ai vu le 2ième faucon, qui était perché sur la tour, plonger approximativement dans ma direction... Tout s'est passé très vite. J'ai pu voir ensuite (et même filmer mais la qualité est trop mauvaise) un des faucons poursuivre un pigeon isolé au-dessus de l'ancienne chapelle. Quand je les ai perdu de vue, le pigeon avait une confortable avance et s'en est probablement sorti. J'ignore si le 2ième faucon a été plus chanceux. Un des faucons est revenu peu après sur son perchoir sur la tour, bredouille. Céleste était au première loge pour observer la scène.

3 juillet: les 3 fauconneaux réunis sur la tour

Vers 15h lors d'une courte visite j'ai pu constater que les 3 fauconneaux étaient réunis sur la façade "Polytechnique" de la tour, ce qui prouve que Céleste a réussi à remonter au niveau du nichoir, au 23ième étage de la tour.


À partir du moment où un fauconneau vole (dans le cas de Céleste, elle avait volé la veille, voir plus haut), c'est une question de temps jusqu'à ce qu'il remonte sur la tour rejoindre les siens. Le premier réflexe du fauconneau est d'y aller par le plus court chemin, c'est-à-dire en ligne droite, mais cette approche ne fonctionne pas puisque la pente est trop forte. Il doit plutôt apprendre à monter en décrivant des cercles. Dans la pratique c'est un adulte qui le guide. Céleste vient de franchir une nouvelle étape importante: félicitations, Céleste! 



4 faucons pèlerins dans le secteur du CUSM

À ma grande surprise, c'est non pas 3 mais 4 faucons pèlerins que j'ai pu observer dans le secteur du métro Vendôme / CUSM en fin d'après-midi hier. Cette observation allait provoquer la fin du secret sur le relâché d'Achille.

Contexte

Comme indiqué dans un précédent billet, Amazone, l'un des 2 faucons pèlerins nés à l'Échangeur Turcot, avait été retrouvée au parc Georges-Saint-Pierre, pas très loin du métro Vendôme. Lors de ma dernière observation le 28 juin je l'avais perdu de vue alors qu'elle était en vol dans approximativement la direction du métro Vendôme. Par la suite je me suis concentré sur les faucons de l'Université de Montréal. Je n'avais fait que quelques rapides aller-retour au parc Georges-Saint-Pierre sans la revoir; cependant, compte tenu qu'elle était capable de voler, la durée de ces observations était nettement insuffisante pour conclure qu'elle ne fréquentait plus ce parc. Une discussion avec un autre observateur m'avait cependant amené à penser qu'elle avait peut-être effectivement changé de place. Le 2 juillet, je venais de refaire une autre rapide visite au parc Georges-Saint-Pierre et je me dirigeais vers l'Échangeur Turcot dans l'espoir que les déplacements des parents donneraient un indice sur la nouvelle localisation de leur fille. J'attendais donc le bus 37 à la station de métro Vendôme.

Observations depuis la station de métro Vendôme

J'attendais le bus 37 à la station de métro Vendôme quand j'ai remarqué un faucon pèlerin en vol dans la direction Nord-Est. Il était alors 16h06. En m'approchant je l'ai perdu de vue mais j'ai fait une découverte encore plus intéressante: un faucon pèlerin perché sur le 4999 Sainte-Catherine Ouest! Et quelques instants plus tard je remarquais à nouveau un faucon pèlerin en vol autour de ce même immeuble. En photographiant celui qui était perché j'ai pu déterminer qu'il s'agissait d'un adulte:


Pour celui en vol, j'ai du attendre qu'il se perche à son tour sur le même immeuble. C'était un juvénile (j'étais alors persuadé qu'il s'agissait d'Amazone mais pour des raisons qui apparaitront à la fin de cet article il existe une autre possibilité: c'est pourquoi j'utilise par défaut le masculin).